mardi 9 août 2011

The Tree of life : un film "Deux en un" ?

Un 2 en 1, ce n’est pas seulement un shampooing + après-shampooing ou une description de scène trioliste dans quelque porno, non, un 2 en 1, c’est aussi une sorte très particulière de film.

Nos amis de l’excellentissime site Nanarland.com en donnent la définition suivante :
« Procédé consistant à sortir un long métrage composé de rushes issus de différents films (allant de deux à l'infini), qui sont ensuite assemblés via le montage, avec différentes astuces - par exemple un nouveau doublage de l'ensemble - pour assurer un minimum de cohérence »
Selon les cas, soit le réalisateur qui récupère des scènes d’un film précédent tente de créer un semblant de lien entre les 2 films (champ-contre-champ de deux personnages au téléphone, par exemple), soit le film devient un grand n’importe quoi avec deux intrigues distinctes sans vrai rapport.

Très utilisée dans des films de ninja ou de Godzilla, la technique permet de faire plusieurs films avec les mêmes scènes, dans une logique de recyclage très développement durable, finalement.
Terrence Mallick n’a pas la réputation d’un cinéaste de séries Z, certes. Il n’a jamais réalisé Flic ou ninja ni L’arrière-train sifflera trois fois… et pourtant, pourtant, à la vision de The tree of life, on pense parfois à un bon vieux 2 en 1.

En effet, Mallick, dans sa volonté d’imbriquer deux récits parallèles, l’un décrivant la vie quotidienne d’une famille américaine des années 60, l’autre nous présentant rien moins que la création du monde, big bang, magma originel, premières cellules et dinosaures inclus, nous livre une œuvre déroutante et bancale.

Car autant la description de l’enfance et de l’adolescence d’un jeune homme, entre sa mère aimante (remarquable Jessica Chastaing) et son père strict (excellent Brad Pitt), sont décrits avec justesse et sensualité, autant le volet documentaire sur les origines du monde se révèle d’un ennui cosmique, voire confine au ridicule, avec une scène de dinosaure digne, justement, d’un bon vieux nanar préhistorique.

On voit bien l’ambition du film : confronter infiniment grand et infiniment petit, la naissance du monde et celle d’un individu, l’arbre de vie du titre se référant à la correspondance mystérieuse entre les deux.

Mais le résultat confine au grandiloquent, et je vous épargne le final clairement religieux, tout droit sorti d’une vidéo des Témoins de Jéhovah, symboles mystiques lourdingues et message messianique qu’on est libre de ne pas supporter.

Pour tout vous dire, j’ai même fini par espérer retrouver, dans ces dernières scènes de retrouvailles entre vivants et morts, notre petit dinosaure, pour un duel au soleil avec Brad Pitt, comme dans un de ces bons nanars qui ont au moins le mérite de ne pas se prendre au sérieux !

2 commentaires:

  1. Le côté obscur, et donc forcément plus malin, de Tree of Life se trouve chez l'excellent Melancholia (qui aurait dû avoir la palme). Lars Von Trier, lui, réussit la synthèse entre histoire familiale et évolution de l'univers, garantie 100% sans gnan gnan.

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  2. Des que Melancholia sort ici (Montreal), j'y cours !

    Thrillington

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